Par SAÏD OMAR Ali
Comores
Novembre 2021
L’Union des Comores dispose d’un système national d’aires protégées (SNAP) géré par l’agence « Parcs Nationaux des Comores ». En fait, il s’agit d’un réseau de six aires protégées terrestres et marines réparties sur l’ensemble du territoire national, dont le parc national Karthala, le parc national Cœlacanthe, le Parc national Mitsamiouli-Ndroude, le parc national Ntringui et le parc national Shissiwani ainsi que le parc marin de Moheli déjà en place depuis 2001.
Les bases juridiques du SNAP sont constituées de plusieurs lois et règlements, soit la loi N°18 – 005/AU du 5 décembre 2018, la loi-cadre N° 94- 018 du 22 juin 1994 relative à l’environnement, modifiée par la loi N° 95-007 du 19 juin 1995, la loi relative à la gestion forestière (loi N°12 – 001/AU de juin 2012), ainsi que d’autres textes réglementaires relatifs à la mise en place et au fonctionnement des aires protégées aux Comores.
Avant les années 1950, considérées d’abord comme un outil de conservation et de protection des milieux naturels, les aires protégées étaient interdits d’accès aux populations locales. Toutefois, à partir des années 1990, à la faveur d’une évolution du « concept d’aire protégée », ces dernières sont devenues parties prenantes des projets de constitution d’aires protégées et de leur mise en œuvre.
Marie Lequin (2009) définit une aire protégée comme un territoire de nature avec ses limites, ses hauts lieux, ses ressources, mais aussi sa société locale et son mode de gouvernance propre. L’UICN intègre dans sa définition une autre dimension, dont les valeurs cultuelles qui sont associées aux populations locales. Quant à Wafo Tapobda (2009), une aire protégée est un objet spatial dans un milieu physique donné avec sa propre dynamique où interagissent en continu la nature et la société. Cliquez ici pour lire la suite du texte.
Voici la première chronique d'un nouveau correspondant du SIFÉE. Elle porte sur le rôle de l'évaluation environnementale dans l'aménagement urbain. M. Djibril ZAMBOU nous présente le cas de la périphérie est de Douala. Cliquez sur le titre pour lire l'article complet.
Présentation M. ZAMBOU
Économiste environnemental, Djibril ZAMBOU est titulaire d’une maîtrise en économie internationale obtenue à l’Université de Yaoundé 2 (2009) et d’une maîtrise en études d’impacts environnementaux obtenue au CRESA Forêt-Bois de Yaoundé (2015). Il est également titulaire d’une maîtrise en gestion financière de l’Amity University of India. Après une carrière dans le développement local, il s’investit dans la réalisation d'évaluations environnementales depuis 2015. À ce titre, il a supervisé la réalisation de nombreuses études d’impact environnemental et social au Cameroun et dans la sous-région d'Afrique centrale (projet d’amélioration de l’alimentation en eau potable dans 13 villes du Cameroun et projet de construction du réseau de fibre optique en Guinée Equatoriale notamment). Il travaille actuellement à la réalisation des plans d’action et de réinstallation, à l’accompagnement des promoteurs de projets, à la mise en œuvre des plans de gestions environnementales et sociales, à l’évaluation économique des actifs naturels et aux analyses coûts-bénéfices.
L'industrialisation et l'urbanisation dans les pays en développement ont un impact énorme sur les environnements naturels et artificiels [2]. Avec le développement des villes, l’on assiste à une augmentation des sources de pollution qui provoquent : la contamination de l'air, de l'eau et du sol. Cette augmentation des sources de pollution semble être liée à une occupation anarchique de l’espace. L’expansion urbaine qui entraîne une modification de l’utilisation des sols demeure une préoccupation majeure et mérite qu’une attention particulière soit accordée aux stratégies de planification et de gestion de l'environnement urbain.
Il est donc important de comprendre les facteurs qui régissent les interactions entre l'urbanisation et les variations de la qualité de l'environnement puis de trouver les outils et les mesures qui s’y prêtent le mieux pour évaluer et remédier aux effets potentiels des activités économiques, industrielles et des développements humains sur les milieux biophysique et socioéconomique. [LIRE LA SUITE...]
Voici une première chronique d'un de nos nouveaux correspondants, M. Ambroise Urbain FOUTOU, sur la pratique des évaluations environnementales au Congo-Brazzaville.
M. FOUTOU est consultant en évaluations environnementales et sociales, membre individuel et membre du conseil d'administration du SIFÉE. Sa chronique est suivie d'un article de Jean HÉBERT, géographe, spécialiste en évaluation environnementale, vice-président de l’Association québécoise pour l'évaluation d'impacts (AQÉI) (2007-2013) et président du SIFÉE (2015-2017) et de Lina LACHAPELLE, ingénieure, présidente de l’Association québécoise pour l’évaluation d’impacts (AQÉI), sur les mythes et réalités de la pratique de l'évaluation environnementale au Québec.
Présentation M. FOUTOU
Monsieur Ambroise Urbain FOUTOU est ingénieur civil de l’hydraulique et de l’environnement diplômé de l’École nationale d’Ingénieurs de Bamako au Mali et de l’École Mohammadia d’Ingénieurs de Rabat au Maroc. Il finalise actuellement une maîtrise professionnelle en science et économie des changements climatiques au Centre africain de recherche scientifique et de formation (CRES) de Ouagadougou au Burkina Faso.
Sur le plan professionnel, Monsieur FOUTOU jouit d’une très grande expérience de près d’une décennie dans la pratique des évaluations environnementales (CGES, CPR, EIES, NIES, PAR, Audit, etc.) en Afrique de l’Ouest et Centrale, particulièrement au Mali et au Congo Brazzaville, en tant que consultant ou expert en sauvegarde environnementale et sociale au sein de plusieurs unités de gestion des projets (UGP) financés par la BM, BAD, UE, AFD, BOAD.
Monsieur FOUTOU est promoteur du Bureau d’études « Ingénieurs Conseils en Développement Durable - IC2D » au Congo Brazzaville et du Bureau d’études « Ingénieurs Conseils en Environnement Energie Développement Formation (ICEEFD) » au Mali. Il est très actif dans le milieu associatif tant sur le plan national qu’international comme membre de l’Association congolaise pour l’évaluation environnementale (ACEE), membre de l’Association malienne pour l’évaluation environnementale (AMEE), membre de la cohorte 9 de LEAD Afrique Francophone (ENDA), membre individuel du Secrétariat International francophone pour l’évaluation environnementale (SIFEE).
Email : aufoutou@gmail.com / aufoutou@yahoo.fr
L’appel à candidatures de correspondants que nous avons fait au printemps a connu un franc succès. Nous avons reçu près d’une quarantaine de candidatures de qualité d’un peu partout en Francophonie. Nous remercions tous les candidats et toutes les candidates d’avoir répondu à notre appel.
Au cours des prochains mois, à la publication de leurs chroniques, nous vous présenterons les profils des nouveaux correspondants. Nous espérons que vous apprécierez leurs nouvelles provenant du terrain et de toutes les régions de la Francophonie.
Nous vous invitons à faire connaissance avec deux d'entre eux et à lire leurs intéressantes chroniques.
Mélanie BAWOU A RIM
Environnementaliste- Biotechnologue
Cadre d’appui SEEAC
Yaoundé –Cameroun
Mélanie BAWOU A RIM est titulaire d’une maîtrise en environnement option assainissement et restauration de l’environnement et d’une maîtrise en biotechnologie végétale de l’Université de Yaoundé I (Cameroun). Spécialisée en évaluation environnementale, elle dispense les cours dans divers centres de formation professionnelle. Depuis 2015, elle occupe le poste de cadre d’appui permanent du Secrétariat pour l’Evaluation Environnementale en Afrique Centrale (SEEAC). Elle est également membre du laboratoire de recherche en environnement et biotechnologies végétales et membre du Wastewater Research Unit (WRU) à l’Université de Yaoundé I, ses recherches portent sur le traitement et la stabilisation des boues de vidanges.
CHRONIQUE - Mélanie BAWOU A RIM
ENJEUX SANITAIRES ET ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE : QUEL RÔLE POUR LE SIFÉE
Depuis décembre 2019, la planète entière est confrontée à la pandémie due au nouveau coronavirus (COVID 19) qui a mis en confinement près du tiers des habitants et en arrêt quasiment toutes les activités socioéconomiques. Face à cette situation alarmante et dans un contexte où les pays font face à la nécessité de mieux comprendre et atténuer l'impact de cette pandémie, la prise en compte de la santé dans l’ensemble des politiques publiques interpelle tous les acteurs. S’il est vrai que le Sommet de Rio en 1992 avait déjà fortement mis l'accent sur la place de la santé dans le développement durable et rappeler que la santé et le développement sont étroitement liés, il reste que dans les faits cette interdépendance pourrait être améliorée. ... LIRE LA SUITE
Seydou Bari SIDIBE
De plus en plus, la dégradation des écosystèmes s’accélère sur l’espace côtier et marin ouest-africain. Elle est imputable à la fois au changement climatique, à la pêche industrielle, la mauvaise gestion des déchets, l’urbanisation et l’occupation de la zone côtière par les industries pétrolière et gazière ainsi que les installations minières.
Pourtant, le littoral ouest-africain regorge de sites assez riches et impressionnants en écosystèmes notamment les Parcs nationaux du Banc d’Arguin et du Diawling en Mauritanie, ceux de la Langue de Barbarie, des îles de la Madeleine, du delta du Saloum au Sénégal, le Niumi National Park en Gambie, le Parc naturel des mangroves du Rio Cacheu et les Parcs nationaux d’Orango, des îles de Joao Vieira et Poilao en Guinée-Bissau. ... LIRE LA SUITE
Edna CIVIL BLANC
Consultante en environnement, correspondante du SIFÉE pour la région de la Caraïbe
Point focal national développement durable auprès de la francophonie.
Haïti, août 2019
Un pas de géant vers la mise en œuvre de l’évaluation environnementale (ÉE) et du développement durable (DD) en Haïti.
Dans le contexte de son adhésion à plusieurs engagements internationaux, Haïti travaille depuis plus de vingt ans à la mise en œuvre d’une stratégie développement durable au niveau national. Ces efforts trouvent leur ancrage légal notamment dans le Décret-cadre de 2006 portant l’intitulé « Gestion de l’environnement et la régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un développement durable ». Ce décret établit le système national de gestion de l'environnement (SNGE) qui comporte notamment la création du système national des aires protégées (SNAP), de fonds à caractère écologique[1] et, le plus important, du système d’évaluation environnementale.
Afin de rendre effective cette dernière mesure, le ministère de l’Environnement (MdE) d’Haïti a conclu des accords de collaboration avec le Programme des Nations-Unis pour le développement (PNUD)[2] et l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD)[3]. Il en a découlé la création de trois programmes fondamentaux et complémentaires :
Programme de formation en évaluation environnementale (2012-2015)
Des formations au nombre de cinq ont été réalisées en collaboration avec le Secrétariat international francophone pour l’évaluation environnementale (SIFÉE), ainsi que le concours d’experts en provenance du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) du Québec, de l’Office national de l’environnement (ONE) de Madagascar, de l’Université de Senghor Alexandrie et de l’Énergie-2050. Les formations se déclinent de la façon suivante :
Cette première formation visait à intéresser des professionnels oeuvrant dans divers champs disciplinaires à la pratique de l’évaluation environnementale et, partant, à créer un marché de l’emploi dans le domaine. La formation a permis aux participants de se familiariser avec certaines notions de base afférentes au domaine de l’évaluation environnementale, les outils et les référentiels novateurs, efficaces et très recherchés pour intégrer avec facilité ce marché encore en émergence.
Cette formation avait pour objectif de familiariser les participants avec les enjeux environnementaux et sociaux propres à la réalisation des projets énergétiques et miniers en contexte haïtien, ainsi qu’avec les mesures prises pour en atténuer et compenser les impacts, ou en maximiser les retombées.
Afin de mettre en œuvre les principes définis dans le Décret-cadre de 2006 et d’assurer le fonctionnement effectif du système d’évaluation environnementale, la formation visait à consolider les connaissances des cadres de la fonction publique haïtienne, non seulement au MdE, mais également dans les ministères sectoriels.
Cette formation visait à renforcer les compétences des collectivités locales dans le cadre d’une approche territoriale décentralisée en matière de gestion des ressources naturelles. Elle s’adressait entre autres aux autorités municipales avec pour objectifs spécifiques de les sensibiliser à des notions comme les « vulnérabilités environnementales » et les « potentialités écologiques », ainsi que de développer leur aptitude à analyser les contraintes présentes sur leur territoire et les prendre en compte dans les décisions d’aménagement.
La formation visait à développer une expertise à l’échelle nationale en matière de formation dans le domaine de l’évaluation environnementale. Elle s’adressait principalement aux institutions d’enseignement universitaire et leur personnel enseignant, et avait pour but d’intégrer l’évaluation environnementale dans les programmes sous la forme de cours dédiés spécifiquement au domaine ou de séances à l’intérieur des cours existants.
Plusieurs actions ont été initiées en marge de la réalisation de ces formations. Signalons entre autres :
Programme pour la constitution d’un cadre législatif et réglementaire, ainsi qu’une stratégie et la mise à disposition d’outils pour l’implantation effective du système d’évaluation environnementale (2013-2017).
La constitution d’un cadre législatif et réglementaire, ainsi qu’une stratégie et la mise à disposition d’outils pour l’implantation effective du système d’évaluation environnementale a mis à contribution des experts nationaux et internationaux en provenance notamment du Groupe d’étude interdisciplinaire en géographie et environnement régional (GEIGER) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l’Office national de l’environnement (ONE) de Madagascar. Les actions entreprises dans le cadre de ce programme sont les suivantes :
Afin de donner une base légale au système d’évaluation environnementale en Haïti comme prévu aux articles 56 et 61 du Décret de 2006, il a été proposé d’élaborer un avant-projet de loi. On y énonce les orientations générales, les principes et les règles relatifs à la mise en place d’un système d’évaluation environnementale, incluant les études d’impact environnemental et social (ÉIES), les plans de gestion environnementale et sociale (PGES), les audits environnementaux et sociaux (AES), et les évaluations environnementales stratégiques (ÉES).
Cet avant-projet de loi porte sur l’organisation et le fonctionnement du Bureau national de l’évaluation environnementale (BNÉE), incluant l’élaboration des procédures applicables à ses activités. Il était proposé de faire du BNÉE un service techniquement déconcentré, doté de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière. Il était prévu également la création des Unités techniques environnementales sectorielles (UTES) dans les ministères sectoriels, ainsi que d’organismes autonomes, les « cellules environnementales » et les « cellules départementales ». La mission du BNÉE consiste à assurer la promotion et la mise en œuvre du système national d’évaluation environnementale incluant le dispositif de participation publique.
Ce guide vise à mieux clarifier les étapes nécessaires à la réalisation d’une ÉIES. Il s’adresse aux autorités publiques (MdeE) et ministères sectoriels), les initiateurs de projets, les prestataires de services en matière d’ÉIES (bureaux d’études, firmes de consultants, etc.), les organisations de la société civile et le public.
Dans les guides sectoriels, une liste non exhaustive de projets est présentée. Il s’agit de directives sectorielles portant sur la réalisation de l’ÉIES pour les projets des secteurs de développement prioritaires en Haïti. Les types de projets concernés sont :
Pour chaque catégorie de projets, le guide sectoriel présente :
La stratégie proposée pour développer le système national d’évaluation environnementale et la mise en place du BNÉE a suivi deux axes principaux.
Une démarche « participative » a été appliquée pour assurer l’adhésion des acteurs à la politique en matière d’évaluation environnementale et, partant, la mise en œuvre effective du système proposé.
La prise en charge progressive par une stratégie d’apprentissage consiste à améliorer l’organisation et le processus au fur et à mesure de l’acquisition des expériences qui permettra au BNÉE d’asseoir son autorité.
L’ensemble des mesures mentionnées précédemment avaient pour but de créer les conditions favorables à la création du BNÉE. Les efforts déployés ont abouti à la création officielle et solennelle du BNÉE, le 8 octobre 2015. Le BNÉE est la structure qui assurera désormais de la mise en œuvre de l’évaluation environnementale en Haïti.
Programme d’appui au renforcement des capacités, à l’opérationnalisation et au fonctionnement du BNÉE (2014 -2016)
Ce programme, réalisé dans le cadre d’une entente entre l’IFDD et le GEIGER, inclut entre autres :
La démarche appliquée à la mise en œuvre du programme constitue en soi une innovation sur laquelle il importe de s’attarder. En effet, les activités menées pour l’appui au renforcement, à l’opérationnalisation et au fonctionnement du BNÉE s’appuie sur :
Initiatives récentes (2017-2019)
Dans un souci de compléter la gamme d’outils disponibles, les agences des Nations-Unies, dont le ONU-Environnement et le PNUD, ont procédé récemment à l’accompagnement du BNÉE dans la réalisation d’un certain nombre de guides méthodologiques.
Il a été constaté le manque d’outils de contrôle et de réglementations appropriés en matière de sauvegarde de l’environnement, de santé et de sécurité. En effet, plusieurs promoteurs et organismes intervenant dans la plupart des secteurs de développement mettent en œuvre des projets susceptibles d’avoir des impacts sur l’environnement sans être réellement évalués. Pour pallier cette contrainte, en avril 2017 le BNEE a bénéficié de l’appui de l’ONU-Environnement en vue de l’élaboration du guide méthodologique d’audit environnemental et social (AES). Cette initiative visait à donner à tous les acteurs impliqués dans la réalisation de l’AES, des orientations techniques pour une harmonisation des démarches et une meilleure efficacité dans l’application des recommandations issues de l’audit.
Étant donné que les études et les notices d’impact environnemental et social, ainsi que les audits environnementaux et sociaux sont utilisés comme outils de prévention, en phase de planification et de mise en œuvre des projets, le BNÉE a décidé de combler les lacunes au niveau stratégique. Ainsi en avril 2018, avec l’appui du PNUD, il est parvenu à élaborer le guide général et référentiel méthodologique de l’évaluation environnementale stratégique (EES) visant le contrôle du processus de planification et la mise en œuvre des programmes, plans et politiques de développement.
Signalons que dans le cadre de la réalisation de ces deux catégories de guides, il a eu des activités visant le processus d’appropriation et des activités de formations pratiques.
Quelques défis et perspectives
Malgré la disponibilité de cette gamme d’outils, plusieurs défis demeurent à surmonter pour atteindre l’objectif de mise en œuvre effective de l’EE en Haïti :
Il s’avère crucial de garder les agents du BNÉE à leur place ce qui apparaît difficile pour le moment en raison du contexte institutionnel assez instable. De plus, il existe toujours une méconnaissance du domaine de la part de différents acteurs concernés, à savoir les ministères sectoriels, le secteur privé (promoteurs et autres), les municipalités, les bureaux d’études, les parlementaires, les médias, etc. Il manque également d’outils de vulgarisation du domaine adaptés aux diverses parties prenantes.
Les procédures administratives et le système de tarification des prestations du BNEE pour l’examen des rapports et l’établissement des permis de conformité environnementale devront être institués et être codifiés sous la forme de textes réglementaires (avant-projet de décret ou avant-projet d’arrêté).
La réalisation d’une évaluation de la performance du système en place nous apparaît nécessaire afin d’identifier les points de blocage et, le cas échéant, de proposer des activités orientées vers la consolidation des acquis, l’adoption des textes réglementaires, l’autonomisation des acteurs, notamment par rapport à la réalisation des EIES, et
L’expérience acquise en Haïti peut servir ailleurs dans le monde dans les pays qui travaillent à l’amélioration de leur système d’évaluation environnementale. Le défi consistera à faire connaître cette expérience pour le bénéfice de tous.
Références :
Civil Blanc, E., Samoura, K., Waaub, J.-P. 2017f. Bilan de la collaboration entre le MdE, l’IFDD-OIF et le PNUD entre 2012 et 2016, concernant l’appui au renforcement des capacités en évaluation environnementale en Haïti. Appui au renforcement des capacités du Bureau national de l’évaluation environnementale d’Haïti (BNÉE). République d’Haïti, ministère de l’Environnement. IFDD-OIF, PNUD, MdE. Réalisé sous la supervision de Jean-Philippe Waaub du Groupe d’études interdisciplinaires en géographie et environnement régional (GEIGER), Département de géographie, UQAM, Montréal, Québec, février 2017, p.142.
[1] Parmi lesquels le Fonds pour la réhabilitation de l’environnement (FREH)
[2] À travers le programme d’appui à la gestion de l’environnement (PAGE : 2012) et le projet d’appui au renforcement des capacités du MdE (PARC : 2013-2016)
[3] À travers le programme de maitrise des outils de gestion de l’environnement et du développement (MOGED).